Yoga, méditation et autres techniques du bien-être : l'idée est aujourd'hui largement répandue que nous pouvons agir sur notre humeur et nos états d'âme par un travail sur le corps. Or cette idée a une histoire que G. Vigarello révèle ici, proposant un parcours fascinant à travers l'histoire des représentations de l'intime.
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Jusqu'au 18ème siècle, le moi était circonscrit à la pensée et à l'esprit : "je pense, donc je suis". C'est avec les Lumières, qu'apparaît, dans les textes de Diderot ou de l'Encyclopédie, l'idée d'un sixième sens pour désigner les perceptions intimes du corps. Cette conscience inédite s'exprime dans la notion nouvelle de sentiment de l'existence. Le corps coïncide avec le moi : véritable révolution de la perception de soi, qui s'exprimera bientôt abondamment dans les journaux intimes. Le 19ème siècle approfondit ces réflexions en s'interrogeant sur le rêve, la folie, l'effet des drogues, le somnanbulisme. Le début du 20ème siècle introduit plus qu'on ne le croit à la culture d'aujourd'hui : de la relaxation aux exercices de prise de conscience, de la détente à l'étourdissement, la conscience corporelle devient un lieu de vertige autant que d'exploration de l'intime. (4e de couverture)
