Sur les ruines de l’Empire romain s’établissent au Ve siècle les royaumes romano-barbares. Convertis au christianisme, leurs dirigeants vivent d’abord dans la dépendance de Constantinople, où l’Empire a déplacé sa capitale et qui restera, jusqu’en 1453, un modèle tendu aux peuples d’Occident.
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En 800, avec Charlemagne, puis en 962, avec Otton Ier, le titre impérial renaît à deux reprises en Europe, avec l’espoir d’une hégémonie sur le continent tout entier. C’est toutefois le christianisme qui donne à l’Europe sa véritable configuration médiévale, surtout, quand, vers 1100, s’affirme le pape comme chef de l’Église d’Occident, toujours tenté d’imposer son autorité aux souverains. Au-delà des anciennes limites du monde romain, à l’est et au nord, la conversion au christianisme va de pair avec l’établissement des royautés et la fondation des villes. Vers 1500, il y a bien un espace commun à l’échelle du continent. C’est alors que leur assurance nouvelle pousse les Européens à s’ouvrir davantage au monde extérieur. S’annoncent ainsi ce qu’on appelait autrefois les "grandes découvertes", qui mettent au contact, pour le meilleur et pour le pire, des peuples qui s’ignoraient largement jusque-là. Les Européens prennent alors conscience de leur spécificité commune. C’est cette histoire que les auteurs entendent présenter dans ce volume, avec en tête cette question aussi passionnante que fondamentale : quand et comment l’Europe est-elle née ? (4e de couverture)