Tout le monde aime la nature, mais une bonne partie du peuple déteste les écologistes. L'écologie est-elle condamnée à subir une régression qui serait fatale à l'humanité ? Oui, tant qu'elle ne parviendra pas à s'enraciner dans les couches populaires.
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Car au moment où l'État Providence reflue et ne paraît plus pouvoir l'accompagner, la transition est ressentie comme une menace. Un avenir qui ressemble à l'économie punitive subie depuis les années 1980, celle de la désindustrialisation, laquelle a enfanté les banlieues de grands ensembles, sinistré tant de régions et accouché d'une autre société, la France périphérique, en pleine déprise à son tour. Autant de territoires fracturés s'éloignant les uns des autres. Et qui s'embrasent de plus en plus ardemment, provoquant, par contrecoup, des demandes sécuritaires. Or, tant de traits communs existent entre ces Français si divers : une culture urbaine commune, de fortes capacités d'entraide, une envie de retour au local... Mais on ne pourra les ressouder durablement qu'en relocalisant le travail, notamment manufacturier, et en recréant de petites unités de production sur les territoires qui ont l'espace et les compétences pour y pour voir : les périphéries. Grâce à un nouveau système productif lié à la transition, leurs habitants retrouveront du pouvoir sur leur quotidien, et un rôle central dans la société. Ainsi le territoire devient le ciment du social et de l'écologie. Et les métiers de la transition, la base de la future classe écologique. Les ouvriers vinrent au socialisme parce qu'il leur apportait un meilleur niveau de vie, plus de solidarité, des moyens de lutte, une dignité, un espoir. De même, le peuple ne viendra à l'écologie que parce qu'il en aura besoin. C'est par le travail en créant des régies locales pour produire mais aussi réparer, recycler, rénover et cultiver près de chez soi, que l'écologie sociale de proximité renouera le fil de cet espoir. Un livre pour agir. (4e de couverture)
